Avance en eau profonde

André Gence / Chantal Giraud
Abbaye Saint-Victor, Marseille

20 juillet - fin décembre 2013

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Hommage à André Gence décédé en 2009
Œuvres d'André Gence
Article paru dans Narthex

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Avance en eau profonde

Croiser la force d’histoire, de transmission d’empreintes de foi chrétienne, du lieu des cryptes de l’abbaye Saint Victor avec des pièces d’art contemporain telle est en cette année Marseille Provence 2013, la proposition de l’exposition : « Avance en eau profonde. »

phtexte1 Avec la contemplation des toiles du père André Gence, prêtre de la mission de France ayant assuré un long ministère dans le diocèse de Marseille, aujourd’hui décédé, le visiteur est invité à pousser les portes étroites de l’ombre pour découvrir la lumière, les couleurs qui habitent le cœur de l’obscur. Entrer dans le mystère de ce qui constitue, de ce qui habite la construction d’un espace, ressentir une présence, cheminer vers ce qui peut conduire à la paix et la lumière venue de l’intérieur, voici le parcours auquel la résonance des toiles et du lieu convient.

A l’image des premiers chrétiens qui avaient investi ce lieu perçu du côté de l’obscur, de la finitude pour y célébrer la foi en un Dieu dont l’amour a vaincu la mort une fois pour toutes, la peinture du père André Gence se fait sans cesse Parole de transmission d’une lumière à découvrir toujours plus présente et d’une ligne à l’épure simplifiée comme la simplicité d’un chemin lorsqu’il réalise son unité.

phtexte2 Quitter le nuage du chaos, inscrire un chemin dans la matière et appréhender au cœur des éléments le combat entre opacité et transparence ainsi que les rapports : dureté / fragilité, égoïsme / altérité, voila quelques éléments pour appréhender les œuvres de Chantal Giraud.

Dans la découverte d’une des pièces majeures de l’exposition, le travail sur le linceul du tombeau vide au matin de Pâques, l’artiste nous invite à une méditation sur la puissance transformatrice à laquelle l’Amour convie.

Avec ces pièces de verre transformées par le feu, sur lesquelles intervient la main de l’artiste, méditation sur la pièce d’étoffe retrouvée dans le tombeau vide par les disciples au matin de Pâques, Chantal Giraud semble évoquer combien l’opacité de la pâte humaine peut sans perdre son unicité devenir source immanente de clarté lorsqu’elle s’inscrit dans l’accueil de ce qui est souffle et puissance de vie…

En croisant le bleu des profondeurs, celui de la clarté des cieux, à la richesse des signes et symboles habitant les cryptes de saint Victor, un clin d’œil pour nous rappeler ô combien est nécessaire le rapport aux éléments de la création pour cheminer sur cette terre dont nous avons la charge…

Le sacré, constituant de la nature humaine n’a de place que dans ce juste équilibre entre intérieur et extérieur qui rend l’humain plus humain et témoin d’une sagesse et foi possibles...

Heureuse découverte à chacune et chacun.

Fr. Dominique DESSOLIN OMI, Aumônier des artistes du Diocèse d’Aix et Arles

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