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Ma rencontre avec Chantal Giraud fut scellée devant le tabernacle de la chapelle de la Transfiguration, à Manosque. La lumière s’infiltre dans les épaisses parois, traverse la masse du verre puis émane en moirures bleutées. J’eus aussitôt le désir de photographier le carré translucide, tenté de cadrer au plus serré, comme happé par le couloir de lumière pour mieux en imaginer la source. |
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Désormais familier de l’œuvre de Chantal Giraud je puis m’abandonner, à travers les regards que je porte sur ses créations, à l’appel de la matière. Lorsque je pose pour la première fois les yeux sur une pièce, je me laisse guider par le format…pour mieux souligner les opacités d’un carré en train de se diluer ou les colonnes de fumée qui ne s’appuient sur aucune terre et ne soutiennent aucun ciel. |
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Devant la nuée de ce verre traversé par le soleil, je repense aux premières tentatives de l’homme de capturer en images les astres; à cette époque, le dessin de la réalité se nommait hélio-graphie et non encore photo-graphie: l’astre visible régnait encore sur les vagues émanations de la lumière. Ainsi, en photographie comme en sculpture, c’est par la matière transfigurée que le caché peut être révélé. Notre regard émerveillé oublie alors les manques, s’appuie sur les présences pour mieux s’abîmer dans les coulisses d’un cosmos imaginaire. Et d’une Création aussi proche que vivante. |
Ferrante FERRANTI photographe, écrivain |